Sur la piste de l’ARN auto-réplicatif
Aujourd’hui, plusieurs équipes travaillent à la mise au point d’un vaccin anti-Covid-19 reposant sur l’emploi d’un ARN messager auto-amplifiant. Cette stratégie est développée à l’Imperial College de Londres. Elle repose sur un ARN auto-réplicatif utilisant le génome du virus VEEV (virus de l’encéphalite équine vénézuélienne) codant la protéine Spike (spicule) de l’enveloppe du SARS-CoV-2.
Cet ARN messager est encapsulé dans des nanoparticules lipidiques. Une étude publiée en juillet 2020 dans la revue Nature Communications a montré que ce vaccin prototype entraînait chez la souris la production robuste d’anticorps neutralisants spécifiques ainsi qu’une réponse cellulaire immunitaire. Les chercheurs précisent par ailleurs ne pas avoir observé la production in vitro d’anticorps facilitants, via un phénomène baptisé ADE (antibody-dependent enhancement). Il convient en effet de s’assurer en laboratoire que certains anticorps non neutralisants ne facilitent pas la pénétration du virus dans les cellules. Cet ARN messager auto-réplicatif codant la protéine Spike du SARS-CoV-2 est en essai clinique de phase I dans le but d’évaluer sa sécurité chez des volontaires sains.
BioNTech, en partenariat avec Pfizer, a également développé un vaccin prototype anti-Covid-19 reposant sur l’utilisation d’un ARN messager auto-réplicatif codant la protéine Spike du SARS-CoV-2. On ignore l’origine de l’ARN viral et la composition du système de livraison de ce futur ARN messager auto-réplicatif.
Un autre candidat vaccin à ARN messager auto-réplicatif a été développé par la société américaine de biotechnologie HDT Bio Corp. (Seattle). Il s’agit d’un ARN du virus VEEV, exprimant la protéine Spike du SARS-CoV-2, encapsulé dans des nanoparticules lipidiques. Ce vaccin s’est montré capable d’induire des anticorps neutralisants chez des souris âgées et des primates non humains (singes) pendant au moins 70 jours.
Arcturus, firme basée à Singapour, a développé un ARNm auto-réplicatif codant la protéine Spike du SARS-CoV-2 et qui est en essai clinique de phase I.